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Cycle de conférences "Terre d'insécurités"

Publié le 1 mars 2024 Mis à jour le 15 mars 2024
 


Hélène Combes

 

Batailles autour de lutte anti-corruption au Mexique : société civile, journalistes, juges et président


Résumé de la présentation
 

« Du sang et des têtes » versus « Des maisons, des voitures et de l’argent liquide » : voici comment l’on pourrait résumer les batailles qui font rage, au Mexique, dans la lutte anti-corruption. Des journalistes d’investigation engagés pour certains depuis le début des années 2000 dans la dénonciation de l’usage d’argent public par la classe politique, des ONG qui les accompagnent dans leurs enquêtes avec des financements internationaux, ont joué un rôle moteur dans l’impulsion de réformes institutionnelles. Cependant aujourd’hui, ils se sentent dessaisis des affaires au profit de nouveaux juges anti-corruption. La société civile veut des têtes (des incarcérations) et les juges des réparations des dommages causés ( la restitution de biens ou de liquidités). Des visions divergentes qui entraînent des batailles autour de la légitimité des institutions dans un contexte où le président de la République cultive, de son côté, une vision bien personnelle de la manière de lutter contre la corruption. Cette conférence basée sur une ample enquête de terrain, parfois embarquée avec des policiers et des juges d’instruction, retisse la trame de ces luttes de définition qui fait aujourd’hui du Mexique un pays surdoté en matière de lois et d’institutions anti-corruption.

  • 20 mars, AZ1.101, 18h- 20h
 


Jacobo Grajales

 

Agrarian Capitalism, War and Peace in Colombia


Résumé de la présentation
 
While land remains a key resource at the core of many contemporary civil wars, the impact of high-intensity armed violence on the formation of agrarian capitalism is seldom discussed. Drawing on nearly 200 interviews, archival research, and geographical data, this book examines land grabbing and the role of violence in capital with a particular focus on one key actor in the Colombian civil war: paramilitary militias. This book demonstrates how the intricate ties between armed conflict and economy formation are obscured by the widespread belief that violence is a radical form of action, breaking with the normal course of society and disconnected from the legal economy. Under this view, dispossession is perceived as diametrically opposed to capitalist accumulation. This belief is enormously influential in precisely those bureaucratic agencies that are in charge of peacebuilding, both domestically and internationally. However, this narrow view of the relationship between armed violence and capitalism belies the close ties between plunder and lawful profit, and obscures the continuity between violent dispossession and the free market. By the same token, it legitimizes post-war inequality in the name of capitalist development. The book concludes by arguing that the promotion of radical democracy in the government of land and rural development emerges as the only reasonable path for pacifying a violent polity.
  • 18 avril, DC.2.206, 10h - 12h
 

Adèle Blazquez

 

L'aube s'est levée sur un mort. Violence armée et culture du pavot au Mexique (Badiraguato, Sinaloa)


Résumé de la présentation

À Badiraguato, commune rurale et marginalisée du Mexique, le maire a fait avec édifier avec enthousiasme un belvédère où, à la manière de la colline d’Hollywood, se détachent de monumentales lettres qui surplombent le paysage. Il faut dire que le village, au cœur de la région escarpée du Sinaloa, a été mise en scène sur les écrans du monde entier par une série Netflix revenant sur les pas des plus célèbres « Narcos » mexicains, Joaquín El Chapo Guzman et Rafael Caro Quintero. Il est aussi l’épicentre d’une « guerre contre la drogue » qui a fait plus de victimes depuis le début du XXIe siècle que les conflits en Afghanistan ou en Irak.
Mais comment vivent au quotidien celles et ceux qui restent invisibles dans cette grande fresque, qui subsistent dans cette région sans emplois, qui tiennent une épicerie, cultivent une petite parcelle de pavot ou occupent un poste dans l’administration locale ? De quelles manières se déplace-t-on dans cet espace enclavé où une mauvaise rencontre peut surgir à tout instant ? Qui sont les producteurs de pavot, coincés entre la répression militaire et l’exploitation de ceux qui achètent leur récolte ? Qu’est-ce qu’être une femme dans un lieu suspendu à la violence des hommes ? Comment donner sens aux meurtres qui rythment le quotidien ?
  • 24 avril, R42.5.503, 16h - 18h
 


Dennis Rodgers

Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID), Genève, Suisse
 

Un monde de gangs ? Vers une nouvelle économie politique de la violence et de l’insécurité au 21e siècle


Résumé de la présentation

Les gangs occupent une position clé dans l’imaginaire mondial de la violence, perçus et représentés comme des sources primaires d’une brutalité et d’une insécurité sans cesse grandissante. Ceci peut être lié au fait que les gangs font partie d’un petit nombre de phénomènes universels, que l’on retrouve dans presque toutes les sociétés du monde à travers le temps. Les gangs peuvent cependant varier considérablement en termes de forme, de dynamique, et de conséquences. Malgré le fait qu’il existe de nombreuses études sur le phénomène, la grande majorité de celles-ci se sont concentrées sur un seul groupe ou bien un seul lieu, et nous ne savons toujours pas vraiment quelles dynamiques de gangs sont d’ordre générales et lesquelles sont plus spécifiques à des périodes et des lieux particuliers. S’appuyant sur des recherches comparatives menées récemment au Nicaragua, en Afrique du Sud et en France dans le cadre du projet ERC GANGS, cette conférence cherchera à offrir de nouvelles pistes empiriques, conceptuelles, ainsi que pratiques quant à l’importance sociologique des gangs, comment les appréhender et le concevoir, ainsi que, plus généralement, de comprendre ce que le phénomène, ainsi que les politiques publiques qui l’entourent, peuvent nous révéler à propos de la nature sous-jacente du monde dans lequel nous vivons.

  • 8 mai, UD.2.120, 14h - 16h

 
Date(s)
Du 20 mars 2024 au 8 mai 2024
Lieu(x)

ULB – Campus du Solbosch

Contact
Marie-Line Furst : marie-line.furst@ulb.be